Trois descendants du regretté président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, ont vu leurs appels rejetés par la cour d’appel de Paris le mardi 16 janvier. Ces membres de la famille présidentielle contestaient leur mise en examen dans le cadre de l’enquête vieille de quinze ans sur les biens mal acquis gabonais en France, une affaire emblématique.
Selon des informations provenant de sources judiciaires, Pascaline Bongo, la fille aînée et ancienne directrice de cabinet à la présidence du Gabon, a bénéficié d’une annulation d’un acte de procédure, à savoir son interrogatoire en audition libre. Des pièces faisant référence à cet acte ont également été retirées du dossier, selon la même source.
Les requêtes en nullité de Jeff Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo, et de Philomène Kouna, sa fille adoptive, ont également été rejetées par les magistrats. L’avocate de Pascaline Bongo, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, estime que l’annulation de l’audition libre de sa cliente « tend à démontrer que l’accusation s’est construite en violation manifeste des règles applicables ».
Depuis mars 2022, un total de dix descendants du président défunt, qui a dirigé le Gabon de 1967 jusqu’à sa mort en 2009, ont été mis en examen. L’ex-Miss France Sonia Rolland et la BNP font également partie des personnes impliquées. En août et décembre, une dizaine de biens, d’une valeur estimée à environ huit millions d’euros, ont été saisis dans des quartiers huppés de Paris, en Provence et sur la Côte d’Azur. Ces biens sont suspectés d’avoir été acquis grâce à des fonds issus de la Françafrique, un système de corruption puissant entre la France et ses anciennes colonies africaines, qui a déjà donné lieu à des affaires notoires telles que l’affaire Elf en France. À ce jour, environ 70 millions d’euros de biens ont été saisis, selon des sources judiciaires de septembre.