En 2023, la Chine a enregistré une croissance de son Produit Intérieur Brut (PIB) à hauteur de 5,2%, comme l’a annoncé le Bureau National des Statistiques (BNS) le mercredi 17 janvier. Bien que ce taux suscite l’envie parmi les grandes économies mondiales, il demeure le plus faible en trois décennies, en dehors de la période de la Covid-19, marquée par une crise dans le secteur immobilier et des incertitudes qui compromettent la reprise de la deuxième puissance économique mondiale.

Après trois années de restrictions sanitaires liées à la Covid-19, la Chine a levé ces mesures à la fin de 2022, stimulant ainsi son économie en début d’année dernière. Cependant, malgré ce rebond initial, la reprise s’est essoufflée et se heurte à divers obstacles, dont une confiance morose des ménages et des entreprises, entravant la consommation. Une crise inédite dans le secteur immobilier, un taux de chômage record parmi les jeunes, ainsi que le ralentissement économique mondial, impactent également les moteurs traditionnels de la croissance chinoise.

Les analystes interrogés par l’agence Bloomberg anticipaient un rythme de croissance plus élevé (+8%). De son côté, la production industrielle a légèrement accéléré en décembre (+6,8% sur un an), après une hausse de 6,6% le mois précédent. En ce qui concerne le taux de chômage, il a légèrement augmenté en décembre, passant à 5,1%, comparé à 5% en novembre. Toutefois, ce chiffre ne donne qu’une vision partielle de la conjoncture, car il est calculé exclusivement pour les travailleurs urbains, excluant ainsi des millions de travailleurs migrants des zones rurales, une population plus vulnérable au ralentissement économique, aggravé par la crise immobilière.

Depuis 2020, le secteur immobilier souffre d’un resserrement des conditions d’accès au crédit imposé par Pékin aux promoteurs immobiliers, dans le but de réduire leur endettement. Les difficultés financières de groupes emblématiques tels qu’Evergrande et Country Garden alimentent la défiance des acheteurs, avec des logements inachevés et des chutes des prix au mètre carré. Les mesures de soutien du gouvernement chinois à ce secteur n’ont pour l’instant eu que peu d’effets. En décembre, les principales villes de Chine ont à nouveau enregistré une baisse des prix de l’immobilier sur un mois, selon les données du BNS. Sur les 70 villes composant l’indicateur officiel de référence, 62 étaient concernées, contre 33 en janvier 2023, signe d’une détérioration de la situation. Le chiffre officiel du PIB de la Chine, bien qu’éminemment politique et sujet à caution, reste très scruté en raison du poids économique du pays à l’échelle mondiale. Selon les prévisions de la Banque mondiale, la Chine devrait voir son PIB ralentir à 4,5% cette année. Le gouvernement devrait annoncer l’objectif officiel en mars.

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